RÉFLEXIONS SUR LE DEVENIR DU TOURISME
À l’heure où la pandémie de Covid-19 rebat les cartes du tourisme traditionnel, il importe de s’interroger sur l’avenir de celui-ci. Analyse.
H eureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, ou comme cestuy-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge ! »1. Le tourisme prend ses racines dans un humanisme où le voyage accompagne la découverte d’autres cultures, puis permet d’appré-cier le retour chez soi.Cette vision du tourisme contraste avec la définition actuelle qu’en donne l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) : « Un touriste est une personne qui séjourne plus de vingt-quatre heures en un lieu autre que son environnement habituel, et pour quelque raison que ce soit ». Le tourisme de masse qui s’est désormais développé est bien éloigné de celui qui était apparu à la fin du XVIIe siècle lorsque les Anglais effectuaient leur « Grand Tour » d’Europe.
Le tourisme enrichit un pays. Ainsi, en 2018, la France se classait au rang de première destination touristique mondiale avec 90 millions de visiteurs étrangers accueillis. Il en est de même pour les pays émergents, car le tourisme améliore la vie locale et l’image de la destination. Toutefois, la donne peut changer, et le surtourisme doit générer de nouvelles pratiques. Quelle sera alors la place de la France et du Vieux Continent ? Philippe Duhamel relève à ce sujet que « le bloc asiatique devance le bloc américain pour la première fois en nombre d’arrivées depuis 2000 et les premiers pays dans l’accueil des touristes ne représentent plus l’ensemble du phénomène. De plus, le bloc européen voit sa position diminuer… »
Par Sophie de Brosses.