UN MARCHÉ EN PLEIN ESSOR
Faire changer les choses nécessite un engagement de tous, notamment dans le domaine de la finance. Aujourd’hui, la rentabilité des investissements se conjugue avec le désir de préserver le monde dans lequel on vit. À ce titre, l’investissement socialement responsable est de plus en plus prisé.
La place boursière compte déjà de nombreux fonds d’investis-sement où la finance se met au service de valeurs utiles à notre société. L’investissement socialement responsable (ISR) est une lame de fond portée par la réglementation et les fonds institution-nels, mais aussi par les épargnants qui sont en demande d’informa-tions pour donner du sens à leur épargne. C’est aussi un label qui pose les principes du développement durable et intègre, en plus des critères financiers, des critères extra-financiers de type environne-mentaux, sociaux et de gouvernance (ESG).Tendance montante, l’ISR séduit les investisseurs, mais fait l’objet d’une réglementation lourde et complexe. Une réforme du label ISR a été lancée le 25 mars 2021 à l’initiative de Bruno Le Maire et d’Olivia Grégoire suite au rapport de l’Inspection générale des finances de décembre 20201. Si la réglementation oblige les insti-tutionnels à effectuer des investissements socialement responsables, transparence et simplification des labels seront les maîtres mots pour gagner la confiance des épargnants.
UNE RÉGLEMENTATION INNOVANTE MAIS COMPLEXE
Les défis actuels, et notamment celui climatique, place la finance humaniste au cœur de sujets à maîtriser : accompagner l’économie, la finance, le social, l’écologie par son action propre. Chaque épar-gnant peut ainsi jouer un rôle et donner du sens à son épargne.
Que recouvre le sigle ISR?
Les placements éthiques comprennent les fonds de partage qui rétrocèdent une partie de leurs bénéfices à des causes, tandis que la finance soli-daire est destinée à financer des projets d’économie solidaire. Ce sont aussi les fonds dits « d’exclu-sion » qui écartent de leur stra-tégie d’investissement l’arme-ment, le tabac, le jeu, la porno-graphie, l’énergie nucléaire, l’alcool, les expériences sur les animaux et les organismes géné-tiquement modifiés (OGM) pour des raisons morales, religieuses ou environnementales. Les placements éthiques se sont particuliè-rement développés dans les pays anglo-saxons d’origine protestante, mais comme ces critères sont souvent repris dans d’autres fonds ISR, ce type d’investissement s’efface devant la création des fonds de développement durable. Ces derniers croisent des paramètres financiers et extra-financiers pour évaluer les sociétés sélectionnées. Dans une optique militante, les investisseurs des fonds d’engage-ment peuvent voter lors des assemblées générales des entreprises en faveur de mesures sociales, par exemple…
Par Sophie de Brosses